La lumière de Sainteöle

Sainteöle est issue d'une famille de la petite bourgeoisie du Goldshire.

Elle vécut une enfance paisible dans un petit manoir près de l'abbaye de Northshire.

Tous les jours que les dieux faisaient, elle voyait à intervalle régulier passer les moines, les pretres et pretresses se rendre aux offices. ils étaient tous enveloppés d'une extrême sérénité qui émanait de leurs habits de lumières.

Elle se surprenait à rêver parfois de cette vie.
Souvent ses parents invitaient au manoir de grands prêtres qui passaient leurs repas à compter leurs faits d'armes au sein des armées de l'Alliance.
Des vies d'aventuriers cependant empruntes de dévotion et d'abnégation à soigner les combattants, à penser les plaies et à donner parfois malheureusement les derniers sacrements.

Sainteöle, suite à sa demande, fut envoyée très tôt suivre les enseignements des novices au séminaire de Northshire. Elle était une élève studieuse et faisait preuve d'une grande foi. Elle était très disciplinée et avait une véritable vénération des forces du sacré.

Sa vie fut un conte, une vie de poupée habillée de soie jusqu'aux prémices de l'arrivée de la légion.

Un jour de vacances qu'elle prenait dans le manoir de ses parents, à la veille de ses 15 ans, on entendit des cris effroyables, le ciel s'obscurcit soudain et toute la bourgade se mit à rougeoyer.

C'était l'attaque. Elle entendit son père hurler: "Courrez, des mercenaires orcs... Allez vous cacher, courrez nous les retiendront!"

En sautant la moitié des marches de l'escalier, elle descendit au rez de chaussée de la maison afin de s'enfuir par la porte arrière de la cuisine du manoir.
Elle alla se cacher dans un bosquet à quelques mètres, terrifiée.

Elle commença une longue prière à voix basse, afin de se reconforter, du moins pour réunir le peu de force qui la tiendraient debout.

Elle vit au loin quelques torches et fleches enflammer les maisons alentours, et puis des corps affreux.

C'était la première fois qu'elle voyait les orcs. Une dizaine d'entre eux, pillaient et abattaient les villageois. Il se rapprochaient maintenant du manoir.
Où etait son père? et sa mère pourquoi ne la rejoignait-elle pas, surement voulaient-ils mettre quelques documents sensibles à l'abri comme les cartes de stormwind et de la région que son père gardait dans son bureau.

Ils s'appprochaient encore. Elle ferma les yeux et reprit sa prière avec plus de force qu'elle n'en pouvait donner.

Et puis ce fut le silence. Un silence glaçant mais relatif, le crépitement du feu des maisons était le seul son perceptible.

Les chasseurs orcs traquaient maintenant les fuyards et les caches de chair fraiche.

Elle sanglotait une main sur le bouche pour retenir tout bruit en voyant sa maison en flammes.

Soudain elle vit se rapprocher un petit groupe d'orcs, il étaient à vingt mètres du bosquet. L'un d'eux était plus grand.
Un colosse qui tenait en sa main droite une arme rougeoyante et de l'autre, il tenait un amas compact de choses dont elle ne distinguait pas trop les formes.

Le colosse avait senti Sainteöle à cause de son parfum très diffférent de l'odeur du sang qui régnait maintenant. Le groupe se dirigeait sur elle doucement, comme des traqueurs voulant rabattre une proie. Elle était perdue.

Toujours derrière les branchages, elle implorait les dieux, à genou, et voyant le groupe arriver, elle découvrit ce que tenait en ses mains le colosse.

La tête de ses parents fendue en deux et celles de quelques uns de ses voisins.

Le groupe arriva au bosquet quand elle se releva devant eux, les yeux grands ouverts et rouge d'une haine sans égale mesure.

Soudain elle poussa un cri effroyable, ses mains prirent littéralement feu et une grande colonne de flammes enflamma le groupe de traqueurs.

Une immense boule de feu, comme née de sa fureur intérieure l'enveloppa, et pulvérisa les orcs dans une onde de choc incroyable qui rasa la moitié des restes du village et emporta avec elle tous les orcs.

Le silence se fit dans la campagne.

Un chasseur elfe venu faire le point des dégats deux jours plus tard, la trouva, toujours inanimée au milieu d'un cratere béant.

Il la pris dans ses bras et l'amena à l'abbaye. Elle passa une semaine dans un semi coma, laissant échapper parfois des délires incompréhensibles. Tout le monde la croyait perdue

Elle reprit connaissance au bout d'une semaine, grâce aux bienfaits des mots d'une dixaine de ses maitres prêtres qui se relayaient à son chevet jour et nuit.

Elle se réveilla en larme, ces larmes la brûlaient. Elle ne verrait jamais plus...